En 1895,l,Anglais Reginald Pocock axait une partie de sa classification sur les organes de stridulation et sur le rapport existant entre la longueur de la patella ajoutée a celle du tibia et la dimension de la carapace...Cela parait évidemment assez complexe.A l,époque,tous étaient cependant d,accord pour une classification fondée sur le positionnement des épines sur les pattes.En 1926,Savory partageait les Mygalomorphes en deux super-familles,suivant leurs habitudes de chasser ou de creuser des terriers:Ctenizoidea et Theraphosoidea.Dans la premiére,il classait les Ctenizidae,les Migidae,les Paratropididae,dans la deuxiéme,les Barychelidae,les Dipluridae,les Pycnothelidae,les Theraphosidae.Jusqu,en 1942 au moins,des spécialistes comme Petrunkevitch et Roewer suivirent cette voie.Le changement important débutat un peu avant les années cinquante.En 1949,le Francais Millot estimait a neuf le nombre des familles de Mygalomorphes.A cette époque,la classification,toujours améliorée,se référait a la forme des pédipalpes du male et de l,épigyne de la femelle.D,autres arachnologistes tels Gerschman,Schiapelli,Brignoli et Valerio s,attelérent a la tache durant les années soixante-dix.Cette science prenait une importance croissante,alors que la remarque de Savory,en 1962,était bien justifiée auparavant:Il n,y a pas si longtemps,les araignées étaient les plus négligés des animaux les plus intéressants...En 1979,l,Allemand R.F.Foelix trouvait,pour sa part,trois familles de Mygalomorphes.Ce sous-ordre,comporte environ mille six cents espéces.Pour la principale famille,celle des Theraphosidae,l,estimation varie de six cents a huit cent cinquante espéces.Mais une chose est sure,moins d,une centaine possédent un corps dont la longeur dépasse 3 centimétres.En 1980,Forster trouvait des homologies dans le tarse des différentes espéces.En 1985,l,Australien R.J.Raven achevait sa définition de quinze familles de Mygales:Actinopodidae,Antrodiaetidae,Atypidae,Barychelidae,Ctenizidae,Cyrtauchenidae,Dipluridae,Hexathelidae,Idiopidae,Mecicobothriidae,Microstigmatidae,Migidae,Nemesiidae,Paratropididae,Theraphosidae.La derniére est celle qui nous intéresse.

Dans sa clé d,identification,en continuelle évolution,Raven propose quinze familles de Mygalomorphes,elles-memes divisées en différentes sous-familles.Cependant,de nombreux facteurs entrent en jeu pour imposer des modifications,notamment les derniéres déductions des différents spécialistes,et aucun nombre ne semble etre définitif.Dans ce blog,nous avons choisi de ne décrire que quelques genres de deux sous-familles.De meme,le bref historique qui suit n,est qu,un appercu des travaux d,innombrables chercheurs,qui ne peuvent etre tous cités,malgré des opinions parfois divergentes,ils ont un but commun:faire avancer l,arachnologie.En 1872,le Dr Anton Ausserer proposait et élaborait une premiére méthode de classification des Theraphosidae,fondée sur l,aspect des poils rassemblés sur le tarse et le métatarse des Mygales (scopula),sur la forme de la fovéa du céphalothorax ou sur la distinction des pédipalpes.En 1892,le Francais Eugéne Simon reconnaissait seulement deux familles de Mygalomorphes:les Atypidae et les Aviculariidae.Il suivait en cela les préceptes de l,Autrichien Ausserer.Le genre Euathlus,par exemple,était déja attribué par Ausserer en 1875.Tombé en désuétude,il ne fut réactualisé et repris que cent dix ans plus tard pour remplacer le genre Brachypelma.

Un artiste a largement contribué a la connaissance des Mygales,Maria S. Merian,qui planta son chevalet en Guyane néerlandaise.Cela lui permit d,etre la premiére a décrire les moeurs carnivores des Mygales!De nos jours,ce serait presque un exploit,mais que dire d,une femme dans la jungle équatoriale a cette époque,en train de guetter ces animaux afin de les croquer (au figuré,mais tout de meme...)Dans un ouvrage consacré aux insectes,publié a Amsterdam en 1705,Maria S. Merian fit paraitre une planche représentant une grosse Mygale tirant un colibri hors de son nid.La légende placée sous l,illustration indiquait les méthodes utilisées par l,araignée géante pour arracher les oisillons de leur nid et en sucer le sang.Cela parut si invraisemblable que personne n,accorda de valeur au dessin ni au texte.En 1834,un zoologiste australien,W.S.Macleay,fut si outré qu,il tourna violemment en dérision l,ouvrage de Maria S.Merian,et son auteur.Aujourd,hui,les savants des antipodes veulent peut-etre faire oublier cette bavure.Ce n,est qu,en 1853,au cours d,un de ses voyages,que le naturaliste anglais H.W.Bates confirma l,authenticité de l,illustration publiée dans le désormais fameux Metamorphosis insectorum surinamensis par l,artiste hollandaise.Les spécialistes ne furent convaincus que lorsque le voyageur affirma avoir observé des Mygales tuant des pinsons.Justice était rendue a Maria S.Merian:elle avait découvert,un siécle et demi avant tout le monde,comment se comportait une Mygale dans la nature.Pourtant,prés de cent ans auparavant,en 1757,les premiéres diagnoses de Clerck,puis de Linné et de Lamarck,permettaient l,établissement d,une approche scientifique plus rationnelle et plus rigoureuse du monde animal.Les spécialistes ont retenu le nom de Mygale,utilisé a l,origine par les Francais,dans la classification internationale.Il semble que ce nom provienne du grec mugalé,musaraigne.Les premiers naturalistes avaient sans doute une idée approximative de l,appétit,surestimé,des araignées géantes,car les musaraignes,qui se trouvent parmi les plus petits des mammiféres,sont de véritables carnassiers qui consomment parfois quotidiennement plus de nourriture que le poids de leur propre corps.

Depuis le début du siécle,dix-huit classifications des araignées ont été proposées.Elles concernent prés d,une centaines de familles regroupant quelque quarante mille espéces,voire cinquante mille.Les araignées(Aranéides) forment l,un des onze ordres qui constituent la classe des Arachnides.Il se divise désormais en deux sous-ordres,les Mésothéles et les Opisthothéles.Le sous-ordre des Mésothéles est archaique et formé de deux familles de Liphistiomorphes.Ces araignées se distinguent par la position de leurs six filiéres au milieu de la partie ventrale de l,abdomen.Le sous-ordre des Opisthotéles,qui ont leurs filiéres,en général au nombre de quatre,situées a l,extrémité de l,abdomen,est infiniment plus riche,et séparé en deux groupes:les Mygalomorphes,ou Orthognathes,et les Aranéomorphes,ou Labidognathes.Les premiers présentent des chélicéres a déplacement vertical,paralléle et d,avant en arriére.Les seconds ont des chélicéres dont le travail se fait dans le sens latéral,on considére qu,il s,agit du groupe le plus évolué,auquel appartiennent la grande majorité des espéces de nos régions.L,étude des araignées est presque aussi ancienne que celle d,autres groupes d,animaux comme les poissons ou les reptiles.

Les recherches de Jean-Baptiste Leblond en pays étrangers se poursuivent jusqu,en 1772.Il visite ainsi les principales villes de la Guyane espagnole avec la capitainerie de Caracas,qui deviendra la république du Venezuela.Puis c,est au tour de la Nouvelle-Grenade,la Colombie actuelle,et enfin du Pérou.A son premier retour en France,en 1785,le naturaliste fait paraitre une série de mémoires.Il est de nouveau en Guyane a l,époque de la Révolution,il sera témoin de l,arrivée des premiers déportés politiques,tels Collot d,Herbois et Pichegru en 1795.Leblond méne des expériences et des travaux a Cayenne en 1797,effectuant plusieurs courses le long du littoral et dans l,intérieur.La Guyane devient ainsi sa seconde patrie.Suivi de quelques Noirs,et n,ayant d,autre guide que sa boussole,il parvient au-dela des sources du Camopi,vers les monts Tumuc-Humac,et fait sur ces régions désertes des observations d,un grand interet.Il visite en meme temps,dans la haute Guyane,des tribus indiennes dont la population ne dépasse pas alors 4000 individus,la plus nombreuse étant probablement celle des Wayanas.A cette occasion,il rédige un mémoire sur le roucouyer,dont ces indigénes utilisent le fruit,en extrayant une teinture rouge dont ils s,enduisent le corps.Jean-Baptiste Leblond rentre définitivement en France en 1802,date a laquelle il commence a rédiger ses observations scientifiques.Il a réuni une collection d,objets d,histoire naturelle que contiennent a peine ving-huit caisses.Une partie de cette collection enrichit le Muséum de Paris,en particulier ce que l,on appelait encore a l,époque des insectes:des araignées en bocaux.Parmi celles-ci se trouvent des espéces de trés grande taille encore inconnues.En l,honneur du naturaliste,on leur donne son nom:Théraphose de Leblond ou Theraphosa leblondi.Aprés sa mort,la plupart de ses notes,rassemblées pendant prés de vingt ans de séjour en Guyane,seront publiées dans un ouvrage original qui disparut en 1828...Le mystere viendra s,ajouter a une postérité pour cet homme qui aura tout de meme donné son nom a trois affluents du fleuve Sinnamary,en Guyane,et a la plus grande des Mygales.

Un illustre inconnu.Aucun des grands voyageurs naturalistes qui parcoururent l,Amérique du Sud,de la Condamine a Humboldt,ne séjourna plus longtemps que lui sur le terrain,pas meme J.W.Bates,quarante ans plus tard.Pourtant,Jean-Baptiste Leblond fut celui qui resta le plus méconnu.Il eut sans doute le tort de n,avoir pas su utiliser les médias de l,époque,comme le firent ses contemporains.Malgré tout,le nom de cet homme sera lié a la découverte de la plus grande des Mygales,la plus spectaculaire araignée de la Terre.L,épopée équatoriale de J-B Leblond mérite donc d,etre briévement contée.Né a Toulongeon,en Saone-et-Loire,le 2 décembre 1747,il est décédé a Mazille,dans la Niévre,le 14 aout 1815.A l,age de 20 ans,il est nommé commissaire du roi en Guyane pour y faire des recherches sur le quinquina et sur d,autres objets d,histoire naturelle.La meme année,il arrive sur les cotes du continent sud-américain et se fixe sur les rives occidentales de la Martinique.Aprés un examen attentif des iles,le naturaliste et médecin Francais décide d,aller visiter l,estuaire de l,Orénoque.Le premier,il est a meme de décrire une importante tribu,que la civilisation n,a pu encore réduire et qui,au temps des voyages aventureux de sir Walter Raleigh,en 1595,avait inspiré les contes les plus merveilleux et les plus fantastiques.Sur des images devenues populaires,on représentait ces sauvages perchés au sommet des arbres.En réalité,les Guarunos logeaint dans des cabanes sur pilotis,qu,ils établissaient dans les terres noyées des iles situées a l,embouchure des fleuves.Les indigénes accueillent sans doute mieux le médecin que l,explorateur,ils lui font visiter en détail leurs habitations et lui prouvent que,protégés par leurs forets maritimes,ils peuvent vivre des produits d,un seul arbre,le palmier murichi,capable de subvenir a tous leurs besoins.

L,habitat des différentes espéces est trés variable selon qu,elles vivent en foret équatoriale pluvieuse,avec une hygrométrie supérieure a 80 pour cent,ou en zone de steppe rocailleuse ou désertique,avec moins de 60 pour cent d,hygrométrie.En terrarium,s,il y a doute,il faut faire une moyenne,mais une moiteur relative doit etre maintenue.Si l,hygrométre est utile,le thermométre est nécessaire.La température peut évoluer au cours de la journée ou de la nuit.En aucun cas,elle ne doit descendre en dessous de 20 degrés.Une plage moyenne s,établit autour de 25 a 28 degrées.En revanche,un thermostat est superflu pour l,amateur.Tout cela représente un certain travail,mais fait partie de la passion et de l,interet que l,on doit porter a tout animal que l,on posséde.La Mygale est trés sensible aux vibrations,aussi est-il préférable de lui éviter des bruits soudains sur le terrarium:elle sursaute.Une seule circonstance autorise l,introduction de deux Mygales dans le meme terrarium:la reproduction.Cela ne peut etre effectué que par un naturaliste averti,exigeant et consciencieux.Nous avons vu comment reconnaitre un male d,une femelle,encore faut-il qu,ils soient matures et d,une meme espéce,sans doute possible.En captivité,un animal ne se nourrit pas exactement comme dans la nature.L,appétit reste néanmoins trés vif chez les toutes jeunes Mygales,qui s,attaquent a de minuscules moucherons,obtenus sur des fruits trop murs,puis a des asticots ou a de petites larves.Les adultes mangent tout ce qui bouge  et a une taille proportionnelle a la leur:insectes tels que blattes et grillons,vers de farine,chenilles,mais aussi souriceaux,oisillons,petites grenouilles...La nourriture doit etre donnée réguliérement,par exemple tous les huit a dix jours,sans pour autant etre trop abondante.D,ou la nécessité de surveiller le terrarium sur ce plan.Au cours d,une mue,plusieurs grillons,ou meme un seul,sont capable de tuer une Mygale!Il ne faut pas s,inquiéter si la petite protégée ne mange pas pendant une longue période:elle peut jeuner plusieurs semaines d,affilée,voire quelques mois,surtout si elle est adulte.Un jeune laisse également présager une mue.

Avec le temps et l,expérience,le nombre de Mygales peut augmenter,ainsi que celui des petits terrariums.Une méthode pratique,parmi d,autres,consiste a les disposer dans une trés grande cuve en verre,longue de 1 métre ou plus,dont le fond est recouvert de terreau ou sont enterrés des cordons chauffants.Pour obtenir une humidité convenable,il suffit d,arroser réguliérement.Bien entendu,les variantes sont innombrables et c,est au terrariophile d,améliorer progressivement sa technique.Quant au décor,il peut recréer une parfaite ambiance exotique,avec plantes,roches moussues,orchidées et cascade...Le volume du terrarium est important,mais,paradoxalement,l,idéal n,est pas le plus grand possible.Certaines Mygales peuvent meme éprouver un véritable stress si elles percoivent mal leur environnement immédiat.D,une facon trés générale,il faut compter au moins cinq fois la longueur du corps de l,animal,pattes non comprises,pour déterminer la longueur du terrarium.La hauteur et la largeur doivent permettre un déplacement aisé.Pour tout autre animal,cela pourrait paraitre exigu,mais la Mygale est essentiellement sédentaire.Les dimensions moyennes d,une installation pour une araignée adulte doivent etre de l,ordre de 30 par 22 par 18 centimétres,avec des glissiéres dans la partie supérieure permettant d,adapter un grillage coulissant.L,aération est essentielle pour éviter les moisissures  favorisées par une humidité constante.Les toutes jeunes Mygales peuvent etre élevées pendant plusieurs semaines dans un récipient du volume d,un pot de yaourt.Adultes ou non,les Mygales ont besoin d,un sol constitué d,un mélange de tourbe et de terreau de plusieurs centimétres d,épaisseur.Certains genres y creuseront leur terrier.Les araignées cherchent a fuir la lumiére vive et il est nécessaire de prévoir un repaire déja constitué,par exemple en forme de tunnel et en écorce,dans lequel l,animal ira se réfugier pour chercher l,ombre,une plus grande sécurité ou pour muer.Lorsqu,il est trop sec,le sol doit etre humidifié par vaporisation.De meme,il faut veiller a disposer en permanence un petit récipient rempli d,eau au centre duquel sera placée une pierre:des noyades de vers de farine ou de grillons peuvent ainsi etre évitées...

Pour l,amateur qui s,intéresse aux Mygales,le matériel est moins onéreux et de dimensions plus réduites que les grands terrariums,ou aquaterrariums,trés hauts,qui se vendent dans le commerce et sont plutot destinés a abriter une végétation arbustive afin,par exemple,d,accueillir des serpents de taille plus ou moins importante.Les petites cuves en plastique sont pratiques pour le transport,le stockage momentané ou l,élevage des insectes destinés a la nourriture.Les spécialistes classent les terrariums en différents types:sec ou humide non chauffé,humide et chauffé,ect.Ce dernier modéle est le mieux adapté pour un Theraphosidae.Deux individus ne doivent jamais y etre mis ensemble.La vie de la Mygale dépend entiérement de l,expérience et du sérieux de son propriétaire.Le terrariophile trés averti,ou professionnel,ne connait pas de probléme de stockage ou de rangement,car il posséde souvent de nombreuses espéces et des installations appropriées.Il place ses cuves dans un local spécial ou a l,intérieur d,une ou de plusieurs armoires chauffantes,dans lesquelles la température et l,hygrométrie sont maintenues constantes.Pour l,amateur,il n,est pas toujours possible de disposer d,une piéce chauffée en permanence a une température optimale.Il doit alors avoir recours a l,une des diverses méthodes de chauffage individuel,la moins onéreuse possible:plaque chauffante,cordon chauffant,ampoule électrique,ect.Ces sources de chaleur ne doivent jamais etre placées directement dans le terrarium ou elles seraient autant de dangers mortels lors de la mue des animaux,période ou ils sont particuliérement fragiles et vulnérables.La puissance du systéme de chauffage est variable en fonction du volume du terrarium,mais aussi de la température moyenne du local ou il se trouve.Une bonne formule consiste a installer le chauffage dans un socle isolé et indépendant,placé sous le terrarium.L,aménagement d,une petite plage non chauffée doit permettre a l,araignée de sélectionner une portion de territoire plus frais,a sa convenance.

Un terrarium est une cuve,généralement en verre,propre a accueillir un animal de petite taille dont les moeurs ne sont pas spécialement aquatiques:reptile,insecte,amphibien,ect.Meme s,il est impossible de reconstituer le biotope avec tous les facteurs climatiques et écologiques,il faut essayer de créer un habitat ou cet animal ne sera pas désorienté,et ou il pourra vivre de maniére aussi normale que possible.